lundi, 01 février 2016
Un drôle de coco...
Hier, Heure-Bleue et moi avons commencé par un des douze mille désaccords qui occupent nos jours depuis longtemps.
- Minou, tu te rappelles les « roudoudous » ?
- Oui, ces coquillages avec une cuiller de bonbon coulée dedans…
- Ah mais non ! Les « roudoudous » c’est pas ça !
Elle avait ouvert FB et était tombée sur une histoire de « roudoudous » et dans son idée, c’était autre chose.
J’ai cherché des images de ces fameux « roudoudous » et ai montré à la lumière de mes jours ceux que je connaissais.
Là, une autre image de toutes ces saletés qu’on ingurgitait quand nos maigres moyens nous les permettaient nous a sauté aux yeux.
Un truc immonde quand on y pense.
Surtout après la révision de « ce qui est bon pour la santé » en vogue aujourd’hui.
Oui lectrices chéries ! Je vous parle du « Coco Boer » !
Ces petites boîtes en fer-blanc, laquées de couleurs vives et variées contenaient une poudre dont je n’ai jamais rien su de la composition.
Je sais seulement qu’aujourd’hui les règlements de la Commission Européenne l’auraient mise hors la loi.
Il ne nous serait jamais venu à l’esprit, à mes sœurs, mes copains ou moi, de faire ce pour quoi étaient faites ces boîtes : En diluer le contenu dans de l’eau pour en faire une boisson.
On glissait la boîte dans la bouche et on la suçotait jusqu’à percevoir le goût de réglisse.
Vu la qualité de l’usinage, on s’écorchait souvent la langue et le premier goût perçu était surtout celui de ferraille suivi de celui de la laque.
L’avantage de ces petites boîtes était qu’il s’écoulait un temps fou avant qu’elles ne perdissent leur goût.
Le plaisir cessait quand le goût de ferraille reprenait le dessus sur celui, de plus en plus ténu, de la réglisse.
Sinon, on crachait la boîte dans sa main, on la glissait dans sa poche et elle reprenait sa place sur la langue à la récré suivante.
Bon, dans nos poches, il y avait assez de miettes et de débris pour assurer l’en-cas de la récré mais ça assurait efficacement cette « vaccination du caniveau » qui fit de notre génération la dernière à n’être pas trop affectée par toutes ces pathologies dues à la propreté clinique qui frappent les générations suivantes…
Hélas, trois fois hélas, quand la salive avait enfin réussi à vaincre le joint collant qui scellait la boîte et que le goût de la réglisse arrivait enfin sur la langue il fallait remettre la boîte dans sa poche et retourner en classe.
Heure-Bleue est indignée par ce que j’écris.
En fait elle me dit « Mais t’étais dégueulasse ! Les filles ne font pas ça ! »
Elle, nette comme une porcelaine « coquille d’œuf », briquée comme un louis d’or et maniaque de la propreté, jetait la boîte avant de retourner en classe.
Moyennant quoi elle est pleine d’allergies diverses qui lui pourrissent la vie.
« Mais bon, en même temps » comme disent les « djeuns », elle a une peau si… Tellement… Que bon, hein….
Cela dit, une boîte de « Coco Boer » scellée au « mélange bave-réglisse » pouvait ainsi traîner, de poche en récrés, près d’une semaine.
Bon, en réalité, je n’aime pas la réglisse, mais j’ai tenté la boîte de coco et je l’ai traînée jusqu’au bout, suçotant pendant plusieurs jours mon petit bouillon de culture perso.
J’ai préféré nettement la version « cachet Kalmine » du « mistral gagnant », ces énormes cachets contenant une poudre blanche acidulée, qu’est-ce que c’était bon !
J’en salive encore.
D’ailleurs je pique dans la boîte de bonbons de Merveille de ces petits machins élastiques acidulés.
Je me fais disputer par l’Ours et Heure-Bleue.
Merveille, comme dit Verlaine « elle m’aime et me comprend » et surtout m’en donne…
09:06 | Commentaires (27)
Commentaires
J'ai reculé de 65 ans en arrière d'un coup en lisant cette note ! J'ai fait tout pareil et je rajoute les bâtons de réglisse suçotés pendant des heures et les souris chocolat/caramel ... Tout ceci acheté à l'épicerie à côté de l'église avec les sous de la quête economises (que je ne donnais pas bien sûr au curé ... non mais ! ).... Merci pour ces souvenirs !
Écrit par : Francelyne 17 | lundi, 01 février 2016
Il y a longtemps, j'avais écrit ça : http://lakevio.canalblog.com/archives/2009/04/24/12954392.html
Je me rappelle donc fort bien de ces petites boîtes rondes mais jamais je ne les ai mises entières dans ma bouche ! Les filles ne font pas ça comme dit HB !!! J'ouvrais la boîte et du bout de la petite pointe rose de ma langue je léchais un peu de poudre...
Non, Monsieur, les filles ne font pas ça ! (je t'ai entendu !...)
Écrit par : lakevio | lundi, 01 février 2016
je suis allée lire ton lien et surtout déguster tes photos : quelle liste impressionnante ; je ne me souvenais pas de la moitié, il faut dire que je ne suis guère sucrée !!
Écrit par : Sophie | lundi, 01 février 2016
je me souviens de ces boites où je trempais la langue ! par contre les roudoudous finissaient par me donner des boutons sur la langue !
Écrit par : maevina | lundi, 01 février 2016
Quel plaisir nous avions d'aller à la boulangerie acheter tous ces délices. Comme toi je goûte tout ce que mes petits grignotent et ça les fait beaucoup rire.
Écrit par : Zazie | lundi, 01 février 2016
Et bien, moi je ne m'en souviens pas. Mes boîtes contenant de la poudre de réglisse (et j'aime pas ça) étaient en carton et jamais, de toutes façons, je n'aurais osé les mettre en bouche. HB, t'as raison !!
Les roudoudous, j'ai connus, plus par neveu et nièces. Et j'ai essayé d'aspirer la poudre dans les grosses pastilles et me suis à moitié étouffée ... je ne suis pas douée !
Par contre, je me souviens des bâtons de réglisse que plus tard, certains mâchouillaient pour ne pas penser à la cigarette.
Les souris caramel enrobé de chocolat, ça c'était bon !! ainsi que les gros caramels à 5 francs (avant 1950) carrés et qu'on pouvait acheter à l'unité... mais c'était rare.
Écrit par : Sophie | lundi, 01 février 2016
Le réglisse, les coquillages, les trucs ronds qui ressemblaient à de l'hostie bourrés de poudre acidulée.
Et tout ça pour trois fois rien. Vendus à la pièce pour un ou deux centimes.
Écrit par : edith | lundi, 01 février 2016
un régal ces boites en fer, j'en veux encore!
Écrit par : mab | lundi, 01 février 2016
Petite précision...
Tu mettais la boîte ENTIÈRE dans ta bouche ???? Elle était donc toute petite ? J'adorerais en trouver une (vide !) dans mes virées "gronles", trop mimi !
Je ne les connais que de la chanson de Renaud, hélas.
Les cachets Kalmine doivent être ce que nous appelions les "hosties", un vrai fantasme parce que quand on a gouté les vraies, plates, blanches et fadasses, on ne peut pas confondre pourtant...
Je m'attaque au tri des ampoules, mail de photos à suivre !
Écrit par : Brin de broc | lundi, 01 février 2016
Tu faisais çà , m'enfin ! , vrai que la boîte ressemble à un bonbon ; j'ai connu les gros cachets plein de poudre ,mmh ;et les lacets de réglisse , les caramels collants etc me souviens très bien de l' émotion à l' heure du choix ,on faisait la file bien sûr ,et d' énoncer ,murmurer enfin ces mots un peu barbares plus ou moins coupables "un cachet et un lacet svp" et éprouver notre "pouvoir d'achat "!dans les jours de grande faim , et de grand fond , çà pouvait aller jusqu'à une gaufrette !! je lorgne encore vers les gommes et m'autorisent celles "pour la gorge"style p ranarom ; plus celles des gamins qui sentent à plusieurs mètres quand ils ouvrent le sachet, Merveille prend soin de ton âme et de ton estomac d'enfant
Écrit par : epalobe | lundi, 01 février 2016
"Les vrais roudoudous qui te coupaient les lèvres et te niquaient les dents ?"
J'aime beaucoup ton passage sur les désastres d'un excès d'asepsie...Il est certain que les enfants se faisaient leurs anticorps facilement ! Quelle époque épique !
¸¸.•*¨*• ☆
Écrit par : celestine | lundi, 01 février 2016
Je dois être cruelle et te rappeler que Merveille a dit que tu étais un enfant dans ta tête.
Écrit par : heure-bleue | lundi, 01 février 2016
PS: le marchand de bonbons étant à côté de l'église, il m'est souvent arrivé d'acheter des sucreries avec la moitié des sous destinés à la quête.
Écrit par : edith | lundi, 01 février 2016
Ah oui, moi-aussi, je gardais l'argent de la quête. Ensuite, quand j'allais à confesse, je racontais tout au curé. Des péchés véniels, pas de quoi traumatiser le curé qui me disait "pour ta peine, tu diras 3 paters et 3 Notre-Dame".
Écrit par : julie | lundi, 01 février 2016
Je ne connaissais pas ces boites Coco Boer. Ou alors, je ne m'en souviens plus. Par contre, tous les autres bonbons de Lakevio, oui. On en retrouve encore certains dans les confiseries vichyssoises, comme les berlingots. On retrouve même les coquillages à sucer. J'en ai offert à mes petits enfants, qui eux n'en ont pas fait grand cas.
Je m'en rappelle d'autant mieux que j'ai été accro à tous ces trucs sucrés. Je me souviens de tout l'argent du lait piqué à ma mère, mère qui ne s'est jamais rendue compte de rien. Heureusement, car gare à mes abattis. A cette époque, j'avais déjà le goût du risque. Maintenant, c'est à mes enfants que je dois rendre des comptes avec mon goût immodéré du chocolat.
Pourquoi certains souvenirs remontent à la surface et pas d'autres ? Je me souviendrai toute ma vie de la rencontre avec mon père dans la rue après avoir acheté en douce des bonbons de toutes sortes à l'épicerie du village et de ma culpabilité, culpabilité qui m'a fait distribuer tous mes bonbons aux autres enfants. Je me souviens de la réflexion de mon père "qu'est-ce que tu fous dans la rue au lieu d'être à l'école, quelle bêtise viens-tu de faire ?
Écrit par : julie | lundi, 01 février 2016
Je crois que nous sommes tous en train de devenir gâteux. Quand on ressasse comme ça ses souvenirs, c'est que l'Alzeimer n'est pas loin.
Écrit par : julie | lundi, 01 février 2016
Je n'achetais pas de bonbons. On me les donnait, car ma mère ne me donnait jamais de piècettes et comptait srupuleusement la monnaie du pain.
Je connais donc ce qu'on donnait aux copines dans la dèche, les jesus en sucre, les cocoboers et autres roudoudoux étaient trop chers pour être partagés avec une qui ne rendrait pas la pareille.
Écrit par : Berthoise | lundi, 01 février 2016
Je suis une fille (60 ans bientôt alors on va dire une ancienne, pour ne pas dire une vieille fille) qui mettait tout comme vous la boite entière dans ma bouche ! Même que parfois, la laque de la boite palissait tant ladite boite faisait de séjours dans ma bouche... Quand même, comme je suis une fille la boite n'atterrissait pas directement dans ma poche, mais était dans ma poche entourée de mon mouchoir... Précaution apparemment plus raffinée que la vôtre, mais quand j'y pense...beurk.... Quand le goût avait disparu, j'ouvrais la boite (difficile parfois, mais il ne fallait rien perdre !) et apparaissait des filets d'une boue sirupeuse léchée avec application...! Je sens qu'Heure Bleue va faire une syncope...
Et pour satisfaire cette gourmandise, je piquais les sous dans ma tirelire ! Scandale quand mes parents s'en sont aperçus à la hauteur de mon incompréhension puisque c'était MON argent après tout ! A vous lire, tous les souvenirs sont remontés... la friandise et l'engueulade !
Dominique
Écrit par : DOMINIQUE | lundi, 01 février 2016
apparaiss-a-i-e-n-t, c'est mieux !!
L'émotion de tous ces souvenirs, sans doute....
Écrit par : DOMINIQUE | lundi, 01 février 2016
ha la la que de souvenirs, t'as raison on était bien moins fragile...pff...j'achetais pas des coco car j'aime pas la réglisse non plus, moi je me souviens des coquillages qu'on suçait pendant les récrés et qui m'ont niqué toutes mes dents...lol...bisous. Elle est gentille Merveille, tu m'as aussi fait saliver!!!!!!!!!!
Écrit par : esthériane, mialjo | lundi, 01 février 2016
Des machins élastiques, comme des Haribo?
Écrit par : livfourmi | lundi, 01 février 2016
Ouais, vous étiez peut-être moins fragiles aussi parce que les industriels de l'agro-alimentaire n'étaient pas encore avisés de toutes les merveilleuses manières de nous faire bouffer de la m****, depuis les pesticides jusqu'aux additifs alimentaires, en passant par les antibios à outrance pour la viande de batterie et les hormones de croissance pour tout le monde, animaux et végétaux...
(loin de moi la croyance que tout était rose et doré dans ta jeunesse, hein, et je crois tout à fait à la vaccination-caniveau par ailleurs. Mais par exemple, j'ai cette copine qui fait des crises d'asthme... uniquement quand elle ne mange pas bio. Alors...)
Écrit par : Milky | lundi, 01 février 2016
Tout comme Brin de Broc , je ne connais les roudoudous et les coco boer qu'au travers le célèbre chanson de Renaud consacrée aux bonbecs de son enfance. En tout cas, çà donne envie d'y goûter . C'est un peu ta Madeleine de Proust, le Gout !
Écrit par : Jerry OX | lundi, 01 février 2016
Je me souviens du bâton de réglisse qu'on mâchouillait , du coquillage qu'on léchait , de la poudre qu'on avalait et des chocorems vendus à l'unité 20 centimes , avec les sous de la quète évidemment !
Écrit par : Brigitte | lundi, 01 février 2016
de lire ta description de la petite boite en fer, tout m'est revenu, j'ai même senti le goût sur ma langue !! Merci !!
Les roudoudous c'était les coquillages avec du bonbon dedans, plus classique dirons nous.
Écrit par : liliplume | lundi, 01 février 2016
Tout comme Liliplume et grâce à la générosité de copines, trop pauvre pour avoir quelques pièces. Par contre jamais malade, alors que maintenant ...
Écrit par : Mamily | lundi, 01 février 2016
je piquais parfois une toute petite piécette à ma mère qui laissait sa monnaie sur le coin du buffet. Les bonbons n'étaient pas chers! J'adorais la boîte de coco, il y avait des petites et des plus grosses, je prenais une petite que je mettais (eh:oui!) dans ma bouche, mais avant je la perçais d'un trou au milieu!
Je ne suis pas gourmet en bonbons, mais j'adore toutes ce que l'on appelle "des saletés" du moment que c'est sucré et pas acidulé !
Écrit par : emiliacelina | mardi, 02 février 2016
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